Le Web sémantique va fertiliser le marketing 3.0

Lors du salon T2M [Time to Market], qui s’est tenu le 23 mai 2012 à Paris, les ténors français du Web sémantique ont esquissé les contours du marketing 3.0.

Bernard Odier, un des responsables du transfert de technologie d’Inria, représentant en France du W3C.. © TCA-innov24

Après le marketing 1.0 (qui a mis en ligne les processus du marketing), puis le marketing 2.0 (interactions entre les marques et les consommateurs au travers des réseaux sociaux), le marketing 3.0 veut aller plus loin en valorisant de très grandes bases de données sur Internet pour affiner la segmentation des produits et le ciblage des prospects. Pour réaliser cette mutation, le marketing 3.0 s’appuie sur les technologies du  »Web sémantique* ». Lequel « transforme de très grandes masses de données en information », expliquait Bernard Odier, un des responsables du transfert de technologie d’Inria, représentant en France du W3C (World Wide Web Consortium) – qui édicte les standards techniques du Web – lors du salon T2M.

Réfléchir aux problématiques métier. Pour l’heure, le W3C phosphore sur la définition d’un bon nombre de standards techniques relatifs au marketing 3.0 et aux médias. Au menu : outils de recherche (notamment le logiciel libre Hadoop de la fondation Apache) dans de très grandes bases de données (textes, images, vidéos), langages pour définir les précieuses métadonnées, outils de visualisation des données, interfaces innovantes (tactiles, gestuelles…), TV connectée au Web et aux réseaux sociaux, moteurs de recommandations collaboratives et ciblées, infrastructures pour la gestion des données réparties… du très haut vol ! Bonne nouvelle : « Un groupe de travail sur les médias numériques devrait être lancé d’ici la fin de l’année au sein du W3C », annonce Bernard Odier. « D’autres thématiques suivent dans le marketing numérique, le Web et la TV, le Web et le Broadcast… Chacun peut y participer au sein de  »Community Groups »ouverts (non payants) dans lesquels on réfléchit aux problématiques métier. » Avis aux amateurs !

David Degrelle, PDG de 1ère Position. © TCA-innov24

Des outils déjà accessibles. Plus grande base de données du Web, Google fait-il du Web sémantique ? « Oui car, face au succès de Facebook, son défi, c’est de comprendre l’intention qu’il y a derrière une requête et d’essayer de retenir l’internaute », estime David Degrelle, président de 1ère Position, une agence de Web marketing et de référencement. « Après le 11 septembre 2001, lorsqu’on tapait  »Twin Towers », on obtenait des informations touristiques ! Google a alors compris la nécessité de coller à l’actualité. » Aujourd’hui, c’est chose faite. En tapant  »Intouchables », par exemple, on voit le nombre d’étoiles qui sanctionne le vote des Internautes ayant vu le film. Google offre aussi un outil gratuit pour le Web sémantique qui permet de tester l’efficacité des métadonnées d’un site Web afin d’en améliorer le référencement par le moteur de recherche. Depuis deux semaines, un autre outil gratuit va encore plus loin : il aide à comprendre les relations entre les choses, les objets, les personnes, les documents… et d’anticiper, à l’instar de ce qu’a fait Google, les questions et recherches des Internautes. 500 millions d’objets y sont référencés ainsi que 3,5 milliards de relations sémantiques. A analyser d’urgence !

© Erick Haehnsen

Définition du Web sémantique selon Tim Berners Lee (inventeur du WWW) : ensemble de technologies visant à rendre le contenu des ressources du Web accessible et utilisable par des programmes et agents logiciels grâce à un système de méta-données formelles utilisant la famille des langages développés par le W3C (à savoir : RDF, OWL, RDFS, SPARQL).